Haiti politique
L’ex-président Jocelerme Privert a vivement critiqué la gouvernance actuelle du pays, dominée par un climat de querelles inutiles entre le Conseil présidentiel de transition (CPT) et le gouvernement dirigé par Garry Conille. Après huit mois de gestion, Privert a appelé les membres du CPT à cesser leurs chamailleries et à se concentrer sur les vrais défis qui secouent la société haïtienne.
« Il est temps de cesser les chicaneries inutiles et d’aborder les véritables enjeux de la nation”, a tempêté l’ex-président lors d’une intervention en date du vendredi 8 novembre 2024 sur les ondes Magik 9.
Au micro de Roberson Alphonse, l’ancien président de transition a déploré le manque de sagesse et d’humilité chez les dirigeants actuels. « Ce qui manque aux deux têtes de l’exécutif qui se chamaillent, c’est un minimum de sagesse et d’humilité pour comprendre que les intérêts supérieurs de la nation doivent transcender sur les petites querelles de chapelle », regrette M. Privert, disant clairement aux membres du CPT et au Premier ministre Conille que 12 millions d’Haïtiens ne peuvent pas faire les frais de leurs querelles inutiles.
Pourtant, selon l’ancien président, la Constitution donne des provisions qui permettent d'éviter les relations conflictuelles entre le président et le Premier ministre en fixant les attributions des deux branches de l'exécutif.
« La cohabitation entre un président et un Premier ministre est clairement établie dans l’article 136 de la Constitution. Les responsabilités de chacune des têtes de l’exécutif sont clairement fixées par des dispositifs de la constitution », a rappelé M. Privert à l’émission Panel magik.
L’ancien président Privert a appelé les responsables de l’exécutif au respect de la limite de pouvoir de chaque branche. « Il n'y a pas de subordination du Premier ministre par rapport au gouvernement. Les Premiers ministres ne sont pas des subordonnés du président de la République. Cependant, le président a le droit de regard sur le fonctionnement des institutions. Il est le garant de la bonne marche des institutions. Le président doit pouvoir rencontrer les hauts fonctionnaires en dehors de toute contrainte, quelle que soit sa nature », a nuancé Jocelerme Privert.
Soulignant l’impératif d’une sortie de crise dans l’immédiat, Jocelerme Privert a mis en avant l’urgence de la réalisation des élections transparente pour un terme à la transition. « La transition doit impérativement cesser pour que les défis de la société puissent être abordés par des autorités légitimes librement choisies par le peuple à travers des élections honnêtes et démocratiques », a insisté l’ex président.
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